Plateau des Boloven, du café renommé aux chutes théâtrales...
- fferrard
- 28 févr. 2019
- 4 min de lecture

Plateau des Bolaven ou des Boloven…, il y a débat et aucune réponse qui ne soit réellement tranchée. Mais on constate qu’en français on utilise le plus souvent «Boloven» tandis qu’en anglais c’est « Bolaven Plateau ». Soit ! Nous quittons la campagne sereine de Champassak en tuk-tuk en direction de la ville de Paksé, toujours en longeant le Mékong. C’est un peu comme si nous ne parvenions pas à nous quitter. Ce fleuve marquera à jamais nos esprits tant il aura été présent dans nos aventures en Asie.
Suivant les conseils de 90% des blogueurs, nous nous arrêtons chez 'Miss Noy' pour organiser notre petit trip dans le plateau des Boloven. Cette région du sud du Laos, qui avoisine les mille mètres d’altitude (en moyenne), est très connue pour sa culture du café ainsi que ses nombreuses chutes d’eau cachées dans la jungle.
Après avoir fait le plein de renseignements chez Yves, un Belge (Hutois) expatrié qui s’est marié avec une Laotienne (la célèbre 'Miss Noy'), nous décidons de prendre un peu d'altitude dans les Boloven. Un peu de relief, rien de tel après le « plat pays » que nous avons vu pendant plus d’un mois ;-). Le contraste au niveau de la nature, qui s’amorçait déjà légèrement aux 4.000 îles, est saisissant. Depuis le début de notre périple au Vietnam, nous côtoyons le Mékong et des panoramas très horizontaux, une nature sèche et peu changeante. C’est bon de retrouver un peu de collines et un environnement plus vert.
Nous embarquons dans notre petite camionnette et faisons une première halte à la plantation biologique de café de Monsieur Vieng. D’après les rumeurs, le plateau des Boloven produit le meilleur café du Laos et même de l’Asie du sud-est…. . Monsieur Vieng nous fait visiter son domaine tout en nous expliquant le processus de création du café. Même les enfants se prennent au jeu lorsqu’il leur montre les graines de différentes couleurs et les arbres à partir desquels ils produisent ici trois variétés de café (robusta, liberica, arabica). Arthur et Gabin seront davantage marqués par la dégustation de fourmis rouges vivantes qui circulent librement sur les feuilles des plants et que Monsieur Vieng invite allègrement à manger parce qu’elles nourrissent et guérissent contre les troubles digestifs !
Après la visite, nous poursuivons notre route en hauteur vers le village de Tad Lo, où nous resterons dormir deux nuits chez l’habitant. Aaah que nous avons aimé cette halte à Tad Lo ! Ici aussi le temps semble s’être arrêté. Nos yeux sont sans cesse interpellés par l’activité des villageois, les enfants qui jouent, les animaux qui se promènent dans la rue (cochons, vaches, buffles, chevaux circulent librement partout…). Mais il y a aussi et surtout la rivière Tad Lo autour de laquelle toute la vie du village s’articule. En fin de journée, la plupart des enfants se retrouvent au « rocher » pour sauter habillés dans la rivière. C’est aussi à cet endroit que deux éléphants viennent prendre leur bain quotidien. Le grand rendez-vous du village en somme. C’est vrai que c’est animé autour de la rivière, il y règne une grande joie de vivre. Et quelle excitation aussi de voir ces deux géants de la nature surgir entre les arbres pour venir prendre place au bas du rocher dans leur 'piscine’.
La soirée se déroule dans la bonne humeur, d’abord dans la cuisine avec les Laotiens pour aider à préparer le repas qui se mange en communauté, ensuite autour de la grande table où l’on échange nos expériences avec d’autres routards… . Un peu de guitare sous les étoiles et le bruit des criquets, et puis on se met tous les cinq au lit dans notre petite chambre rustique, déjà tout excités à l’idée de retourner au rocher demain en fin de journée... .
Le lendemain, matinée d’école pour Gabin et Manon dans la chambre, pendant que je pars « pour une aventure avec Arthur » (c’est ainsi qu’il aime le citer), à savoir une promenade dans la brousse, en traversant plusieurs fois la rivière, en grimpant sur des rochers… . Une aventure lors de laquelle Arthur se fit mordre par des dizaines de fourmis et qu’il vit un serpent… kaï kaï ! Finalement la balade dura plusieurs heures. A notre retour, Arthur s’empresse de raconter ses aventures à Manon et Gabin et « l’heure du rocher » est déjà là! On décide de partir un peu plus tôt pour profiter de la rivière, en famille cette fois. La balade se termine rapidement dans l’eau, les enfants trouvent un bon spot pour se glisser dans les rapides qui font office de toboggan naturel. Arthur y perdra une sandale. Manon et moi passerons une bonne heure à tenter de la retrouver, mais sans succès… trop de cascades, trop de recoins, trop loin.
On passera plusieurs heures à sauter du rocher et à discuter avec les routards et enfants du village qui prennent un malin plaisir à nous montrer quelques figures de saut qu’ils affectionnent. Tout ça sous le regard des deux éléphants locaux.
En quittant les lieux, nous goûterons à la toute première pluie du voyage, même si elle était légère et de courte durée (en effet, pas une goutte depuis notre départ le 17 janvier, pas une seule). La soirée se termine comme la veille, d’abord avec la préparation du repas copieux dans la cuisine et ensuite autour de la table, avec quelques voyageurs rencontrés la veille et certains nouveaux … .
On quitte Tad Lo le 3ème jour pour poursuivre notre route à travers le plateau des Boloven. Encore un arrêt café oblige, et ensuite c’est parti pour une tournée de chutes : Tad Yuang, Tad Fane, Tad Champi… toutes aussi spectaculaires que différentes.
On y croise nos compagnons de pirogue de Champassak, Jean-Luc et Véronique de l’île d’Oléron. C’est bon de les revoir ! A Tad Fane, on hésitera quelques secondes à se lancer sur la zipline frissonnante, mais trop dangereuse pour les enfants (et trop cher). Et enfin, on nagera derrière la belle chute de Tad Champi où l’on se croirait comme le dernier des Mohicans… sublime!
Voilà, la petite boucle des Boloven bouclée. Nous retournons à Paksé en fin de journée car une longue route de nuit en bus jusqu’à la capitale Vientiane nous attend… va-t-on y survivre ? ;-)
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