Angkor et sa splendeur passée

Rien qu’évoquer le nom d’Angkor me fait déjà rêver... . Depuis mon premier voyage en Asie, j’ai toujours voulu voir ces temples mythiques qui nous transporte immédiatement à une autre époque ! Et voilà enfin le moment tant attendu ! Vais-je être déçu ? Mes attentes sont-elles trop grandes ?

J’avais adoré flâner à Bagan, en Birmanie (en 2005) et découvrir à vélo ses temples perdus au milieu de la végétation... mais la renommée d’Angkor et les millions de touristes qui viennent visiter le site chaque année, ne vont-ils pas avoir raison de mon enthousiasme ?

Après longue réflexion, on décide de s’installer à Siem Reap pour une semaine et de prendre tout notre temps pour visiter le site mais pas seulement... il ne faudrait surtout pas dégoûter nos enfants avec une overdose de temples !

Pour une bonne entrée en matière, on commence par visiter le Musée National d’Angkor. Bien au frais, Manon et Gabin écoutent l’audioguide avec attention et déambulent lentement d’une salle à l’autre pour s'initier à l’histoire et au patrimoine culturel de la civilisation khmère. On en apprend un peu plus sur le bouddhisme dans la galerie aux mille bouddhas où le grand jeu consiste à reconnaître les différentes positions et leurs significations ;-). Ensuite, on s’attaque à l’hindouisme avec la trinité composée du dieu créateur Brahma, du dieu du maintien Vishnu (équilibre de la vie et de la terre) et du dieu destructeur Shiva qui influencent le destin de l'humanité. On retient leurs différents attributs et on essaie de reconnaître quel dieu est représenté sur telle statue ou sur tel bas-relief. On observe les différentes formes du linga (représentation symbolique de la trinité), les Apsara (danseuses élégamment parées de bijoux et autres attributs décoratifs) et les nagas (symbole de protection avec ces multiples têtes de serpents). On espère pouvoir les reconnaître lorsque l’on se retrouvera au milieu des vieilles pierres. Il serait présomptueux de dire que l’on a tout retenu et compris car les religions sont complexes et se chevauchent dans les différentes époques où les temples d’Angkor ont été construits. Néanmoins, je suis fière de l’intérêt que mes aînés portent à la visite et contente des quelques infos qu’ils ont emmagasinés... . Pour Arthur, c'est plus difficile de rester concentré pendant 2 heures dans le musée. Il parcourt donc les salles à son rythme, avec son papa adoré.

Le lendemain, on décide de se lever de bonne heure pour profiter des températures plus clémentes de l’aube tout en espérant croiser moins de touristes ! En effet, non seulement Angkor est le site le plus visité du Cambodge, voire de l’Asie du sud-est, mais en plus, on a choisi le Nouvel An chinois pour découvrir cette merveille, classée au Patrimoine Culturel de l’Unesco ! Quelle idée !!! Bref, il nous faudra user de malice pour admirer les splendeurs de la civilisation khmère sans être envahis par une foule de touristes (chinois).

La meilleure option serait de louer un vélo et de sillonner l’immense site à notre rythme. Malheureusement, vu les grandes distances à parcourir de la ville jusqu’aux temples et entre les différents vestiges, surtout sous une chaleur torride (il fait TRES chaud ici), on a opté pour la version plus confortable en tuk-tuk.

Tout au long de la semaine, nous avons alterné les visites à l’aube ou en fin de journée (excellent plan car on s’est ainsi retrouvé quasi seuls sur les magnifiques sites de Bayon et de Ta Prohm... tout simplement magique !). Plus d’un millier de temples ont été répertoriés sur le site allant d’une multitude de gravats dispersés sur le sol à l’impressionnant Angkor Vat, temple le mieux préservé. Bref, on a le choix ! 

Je ne vais pas vous énumérer tous les temples que nous avons vus car, au final, on en a fait pas mal. La magie d’Angkor doit se vivre, se ressentir... le mystère et la beauté que dégagent ces « vieilles » pierres sont indescriptibles.

J’ai adoré notre semaine culturelle au coeur de la civilisation khmère.

J’ai été fasciné par les 54 visages de Bouddha au Bayon à la tombée du jour.

J’ai eu l’impression d’être Mowgli (j’aurais pu dire Angelina Jolie dans Tomb Raider mais cela n’aurait pas vraiment été crédible 😂😜) en parcourant Ta Prohm avec ses arbres surgissant de nulle part et sa végétation reprenant ses droits sur les traces laissées par l’homme.

J’ai été émerveillé par le travail d’orfèvre réalisé sur la pierre dans le Temple de Banteay Srey, « la Citadelle des femmes ».

Et, soyons franc, je n’ai pu que constater la majesté qui se dégage d'Angkor Vat.

Petit coup de cœur aussi pour Preah Khan, temple moins connu mais relativement bien conservé et également envahi par la jungle... peut-être parce que c’était le premier et qu’il n’y avait personne ?

Mais ce qui m'a également frappé, c'est que le site d'Angkor n'est pas seulement un musée à ciel ouvert. En effet, au milieu de ces temples chargés d’histoire, des habitations, voire de vrais petits villages sont parsemés par-ci par-là, amenant avec eux leur tâches quotidiennes. On croise ainsi régulièrement des enfants à pied ou à vélo qui vont où reviennent de l’école, implantée entre deux sites. Les Cambodgiens se retrouvent aussi à ce que j’appellerai « Angkor Plage », avec ses transats et ses petites échoppes installées au bord de l’eau... . Il est plaisant d’observer ces familles ou couples d’amoureux venus pique-niquer sur les berges avec vue sur Angkor Vat. Évidemment, l’afflux incessant de touristes a développé un vrai business et a reconverti pas mal de locaux. Néanmoins, observer ces petits instants de vie m’a permis d’apprécier encore davantage le site.

Siem Reap, ce sera aussi un chouette moment en famille lors d'un cours de poterie en compagnie de jeunes sourds et muets. Les enfants ont adoré et moi aussi d'ailleurs, même si je suis loin d'être une artiste en la matière ! Chacun a pu choisir un objet réalisé de ses mains et on a vite expédié nos chefs-d’oeuvre directement en Belgique de peur qu’ils ne survivent pas les 6 prochains mois !

De plus, toute la famille est unanime pour dire que nous avons dégusté les meilleures glaces d'Asie au 'Fifty-Five'... . Passer par le vieux marché après une longue journée chaude et poussiéreuse pour une petite pause sucrée bien méritée est d’ailleurs devenu un rituel quotidien !

Enfin, last but not least, Arthur a eu 6 ans à Siem Reap !

Mon Dieu, que mon petit bonhomme grandit vite ! 

Il a eu droit à un beau gâteau d’anniversaire à l’ananas et à la mangue 'made in Cambodia', avec full crème 🤪. Soyons honnête, même si l’attention était touchante et qu’il était ravi de pouvoir souffler de vraies bougies, le gâteau ne lui a plu qu’à moitié et on a donc été obligé de faire un petit tour chez notre glacier préféré pour compenser. Quant à son cadeau d’anniversaire, encore quelques jours de patience... une surprise de « taille » l’attend dans les montagnes du Mondulkiri, à l’est du Cambodge !